L'humanisme transcendental:Repenser la question du salut II

Publié le par patrice fouassier

                                       La sagesse de l'amour
                            Pour mieux la cerner,je vous propose de parir,d'une analyse très simple de ce qui caractérise toute grande oeuvre d'art.Dans quelque domaine que se soit,cette dernière est toujours,au départ,caractérisée par la particularité de son contexte culturel d'origine.Elle est toujours marquée historiquement et géographiquement par l'époque et l'<<esprit du peuple>>dont elle est issue.Pourtant,le propre d'une grande oeuvre,à la différence du folklore,c'est qu'elle n'est pas rivée à un <<peuple><particulier.Elle s'élève à l'universel ou pour mieux dire,elle s'adresse à l'humanité toute entière.C'est ce que Goethe appelait déjà,s'agissant des livres,la<<littérature mondiale>>.L'idée de <<mondialisation>>n'était nullement liée dans son esprit à celle d'uniformité.L'accés de l'oeuvre au niveau mondiale ne s'obtient pas en bafouant les particularité d'origine,mais en  assumant le fait d'en partir et de s'en nourrir pour les transfigurer toutefois dans l'espace de l'art.Du coup les particularités,au lieu d'être sacralisées comme si elles n'étaient vouées à ne trouver de sens que dans leur communauté d'origine,sont intégrées dans une persceptive plus large,dans une expérience assez vaste pour être potentiellement commune à l'humanité.Et voilà pourquoi la grande oeuvre,à la différence des autres,parle à tous les êtres humains,quels que soient le lieu et le temps où ils vivent.C'est cruciale pour percevoir en quoi l'amour donne du sens,c'est qu'entre  ces deux réalités,le particulier et cet universel qui se confond à la limite avec l'humanité elle-même,il existe une place pour le moyen terme:le singulier ou l'individuel.Or c'est ce dernier et lui seul qui est,tout à la fois,l'objet de nos amours et le porteur de sens.C'est la poutre maîtresse de l'édifice philosophique de l'humanisme sécularisé.On désigne sous le nom de <<singularité>> ou d'<<individualité>>une perticularité qui n'en est pas restée au seul particulier mais qui s'est fondue dans un horizon supérieur pour accéder à plus d'universel.Voilà en quoi la grande oeuvre d'art nous en offre le modèle le plus parfait.C'est parce qu'ils sont en ce sens bien précis des auteurs d'oeuvres singulières,tout à la fois enracinées dans leur culture d'origine et de leur èpoque,mais cependant capables de s'adresser à tous les hommes de toutes les époques,que nous lisons encore Platon ou Homère,Molière ou Shakespeare,ou nous écoutons encore Bach ou Chopin.Parce qu'ils se sont élevés jusqu'au niveau suprême de la <<singularité>>parce qu'ils ont accepté de ne plus s'en tenir ni au particulier qui formait,comme pour tout homme,la situation initiale,ni à l'univers abstrait désincarné,comme celui,par exemple,d'une formule chimique ou mathématique.L'oeuvre d'art digne de ce nom n'est ni l'artisanat local,ni non  plus cet universel dénué de chair et de saveur qu'incarne le résultat d'une recherche scientifique pure.Et c'est cela,cette singularité,cette individualité ni seulement particulière,ni tout à fait universelle que nous aimons en elle..Par où vous voyez aussi par quel biais la notion de singularité peut-être rattachée directement à l'idéal de la pensée élargie:en m'arrachant à moi-même pour comprendre autrui,en élargissant le champs de mes expériences,je me singularise puisque je dépasse tout à la fois,le particulier de ma condition d'origine pour accéder,sinon à l'universalité,du moins à une prise en compte chaque fois plus large et plus riche des possiblilités qui sont celles de l'humanité toute entière.

Publié dans philosophie

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