L'humanisme transcendental:Repenser la question du salut III

Publié le par patrice fouassier

                                          la sagesse de l'amour(suite)
                               La singularité n'est pas seulement la caractéristique première de cette <<chose>>extérieure à nous qu'est la grande oeuvre d'art,mais c'est aussi une dimension sbjective,personnelle,de l'être humain comme tel.Et c'est cette dimension,à l'exclusion des autres,qui est le principal objet de nos amours.Si nous suivons encore le fil de la singularité,auquel l'idéal de la pensée élargie nous a conduits,il nous faut donc y ajouter la dimension de l'amour:seul il donne sa valeur et son sens ultimes à tout ce processusd'<<élargissement>>qui peut et doit guider l'expérience humaine.Comme tel,il est le point d'aboutissement d'une sétériologie humaniste,la seule réponse plausible à la question du sens de la vie - en quoi,une fois encore,l'humanisme non métaphysique peut bien apparaître comme une sécularistion du christianisme.Le moi selon Pascal qu'il ne cesse de dire qu'il est <<haïssable>>parce que toujours plus ou moins voué à l'égoïsme,n'est pas un objet d'amour défendable.Pourquoi?Tout simplement parce que nous tendons tous à nous attacher aux particularités,aux qualités <<extérieures>>des êtres que nous prétendons aimer:beauté,force,humour,intelligence,etc..,voilà ce qui d'abord nous séduit.Mais de tels attributs sont éminemment périssables,l'amour finit un jour ou l'autre la place à la lassitude et à l'ennui.C'est même selon Pascal,l'expérience la plus commune.Eh oui,loin d'avoir aimé en l'autre ce qu'on prenait pour son essence la plu intime,ce que nous avons nommé ici singularité,on ne s'est attaché qu'à des qualités particulières et par conséquent tout à fait abstraite en ce sens qu'on pourrait tout aussi bien les retrouver chez n'importe qui d'autre.Ainsi Pascal découvre que le particulier brut et l'universel abstrait,loin de s'opposer,<<passe l'un dans l'autre>< et ne sont que les deux facs d'une même réalité.De la même façon,je crois saisir le coeur d'un être,ce qu'il a de plus essentiel,d'absolument irremplaçable en l'aimant pour ces qualités abstraites,mais la réalité est tout autre:je ne saisi de lui que des attributs aussi anonymes qu'une charge ou une distinction honoriphiques,et rien de plus:le particulier n'était pas le singulier..Seule la singularité,qui dépasse à la fois le pariculier et l'universel,peut-être objet d'amour.Ce que l'on en en lui(et qu'il aime en nous,le cas échéant) et que par conséquent nous devons développer pour autrui comme en soi,ce n'est ni la particularité pure,ni les qualités abstraites(l'universel),mais la singularité qui le distingue et le rend à nul autre pareil.A celui ou celle qu'on aime,on peut dire affectueusement<<parce que c'était lui,parce que c'était moi,mais pas:parce qu'il était beau,fort,intelligent>>.....Et cette singularité,n'est pas donné à la naissance.Elle se fabrique de mille manières,sans d'ailleurs que nous en soyons toujours conscients,loin de là.Elle se forge au fil de l'exisence,de l'expérience,et c'est pourquoi,justement,elle est,au sens propre,irremplaçable.En quoi l'on peut aussi,toujours en suivant le fil rouge de la pensée élargie et de la singularité ainsi entendue,réinvestir l'idéal Grec de cet<<instant éternel>>,ce présent qui par sa singularité,justement,parce qu'on le tientpour irremplaçable et qu'on n'en mesure l'épaisseur au lieu de l'annuler au nom de la nostalgie de ce qui précède ou l'espoir de ce qui pourrait le suivre,se libère des angoisses de la mort liées à la finitude et au temps.C'est en ce point à nouveau,que la question du sens rejoint celle du salut.Si l'arrachement au particulier et l'ouverture à l'universel forment une eexpérience singulière,si ce double processus tout à la fois singularise nos propres vies et nous donne accès à la singularité des autres,il nous offre en même temps que le moyen d'élargir la pensées celui de la mettre en contact avec des moments uniques,des moments de grâce d'où la crainte de la mort,toujours liée aux dimensions du temps extérieures au présent,est absente.

Publié dans philosophie

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